Classement fiscal des cantons et des communes: ce que paient les personnes physiques
Comme l’année dernière, le canton dont la fiscalité est la plus avantageuse pour les personnes physiques en Suisse reste le canton de Zoug. C’est ce qu’indique le Tax Monitor Suisse 2023 du Credit Suisse. Le classement fiscal ne présente guère de changements par rapport à l’année dernière. Mais en y regardant de plus près, on constate aussi des disparités.
Les positions de tête du classement fiscal demeurent inchangées
L’imposition des personnes physiques en Suisse varie d’un canton à l’autre. Selon l’indice fiscal du Credit Suisse pour les personnes physiques, la charge fiscale liée aux impôts sur le revenu et la fortune est, comme l’année dernière, la plus faible dans le canton de Zoug. Ce dernier est suivi des cantons de Schwyz et de Nidwald. Les cantons de Berne, Vaud et Neuchâtel sont ceux dont la charge fiscale est la plus élevée. La réduction des impôts la plus importante par rapport à 2022 a été enregistrée par Bâle-Campagne, qui passe ainsi à la 20ᵉ place, devant les cantons du Jura et de Fribourg.
Dans l’ensemble, la tendance des dix dernières années se poursuit globalement. En effet, en comparaison avec les personnes morales, les personnes physiques n’ont enregistré que de faibles changements au cours de la dernière décennie.
La charge fiscale varie selon la commune
La charge fiscale des personnes physiques varie dans tous les cantons selon la commune. En effet, en Suisse, le prélèvement des impôts est une compétence répartie entre la Confédération, les cantons et les communes. La charge fiscale peut donc varier.
C’est la raison pour laquelle l’indice fiscal pour les personnes physiques illustre également le niveau communal. Les communes du canton de Schwyz offrent la fiscalité la plus avantageuse, notamment Wollerau, Freienbach et Feusisberg. Ces différences à l’intérieur même des cantons montrent bien que la commune dans laquelle une personne physique s’établit a une incidence sur sa déclaration d’impôts.
Influence des prix élevés de l’immobilier et d’autres coûts sur l’économie d’impôts
Ce n’est pas parce qu’une personne s’établit dans une commune dont la fiscalité est avantageuse qu’elle réduit automatiquement ses frais généraux dans leur ensemble. Les prix de l’immobilier et d’autres dépenses essentielles sont particulièrement élevés dans les «paradis fiscaux» très prisés.
La simple comparaison des charges fiscales ne tient pas compte du fait que les prix élevés de l’immobilier dans les régions offrant une fiscalité avantageuse peuvent réduire à néant une grande partie de l’économie d’impôts. En outre, les différences régionales pour d’autres types de dépenses, par exemple les primes d’assurance maladie, ont un impact important.
Tax Independence Day: voici le temps que les Suisses passent à travailler pour l’État
Le «Tax Independence Day» (journée de l’indépendance fiscale), ou TAX-I, indique combien de temps le contribuable travaille par an pour gagner l’argent nécessaire au paiement de ses impôts. Dans certains cantons et communes où les impôts sont élevés, il lui faut plus de temps pour y parvenir. Dans d’autres, cet objectif est atteint plus tôt.
L’indicateur calculé par les économistes du Credit Suisse présente de façon claire les différences régionales en matière de charge fiscale à l’aide de trois ménages-types. Là encore, il ressort clairement que le canton de Zoug se situe en tête depuis des années. Les habitants y paient le moins d’impôts et, par conséquent, s’en acquittent rapidement – un couple sans enfants, par exemple, le 20 février. Le canton de Schwyz arrive en deuxième position. Les contribuables des cantons de Vaud, Berne et Neuchâtel sont ceux qui doivent travailler le plus longtemps pour l’État, le TAX-I se situant ici en avril.
À l’aide de l’indicateur d’indépendance fiscale TAX-I, les économistes du Credit Suisse comparent la charge fiscale individuelle des cantons et des communes. La charge fiscale est mesurée à partir du 1ᵉʳ janvier. Ils s’appuient à cet effet sur les trois ménages-types «célibataire», «couple sans enfant ayant deux revenus» et «famille», et tiennent compte, outre les impôts sur le revenu (Confédération, canton et commune), des impôts sur la fortune et des cotisations de sécurité sociale obligatoires (AVS, AI, APG et AC).
Les impôts sur le versement d’un capital varient selon le canton et les communes
Toute personne souhaitant percevoir un capital de prévoyance du deuxième ou du troisième pilier peut le faire séparément du reste de ses revenus à un taux réduit. Là aussi, il existe de grandes disparités entre les cantons.
Le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures (chef-lieu du canton) ne prélève que 2,6% d’impôts sur une somme de 100 000 CHF. Ce taux est de 5,09% pour 500 000 CHF dans le même canton, alors qu’il est de 9,4% dans le canton de Bâle-Ville. Le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures se situe également en tête des cantons les plus avantageux pour un million de francs suisses et impose cette somme à 5,34%, le taux d’imposition le plus bas. Il est suivi par les cantons de Nidwald et de Schaffhouse, qui occupent respectivement la 2ᵉ et la 3ᵉ place.
Ici aussi, les personnes physiques peuvent être soumises à différents taux d’imposition dans les communes qui composent les cantons.
Cantons où la fiscalité est la plus avantageuse en cas de versements échelonnés d’un capital
En raison de la progressivité de l’impôt, le versement échelonné et réparti sur plusieurs années d’un capital apporte des avantages fiscaux importants dans de nombreux cantons. C’est notamment le cas dans les cantons de Schwyz et de Bâle-Campagne: un couple peut y enregistrer une économie d’impôts d’environ 40 000 CHF en cas de versement échelonné d’un capital d’un million de francs suisses.
Le versement échelonné doit toutefois faire l’objet d’une planification précoce au cas par cas, dans la mesure où la pratique fiscale présente de grandes disparités d’un canton à l’autre et où les caisses de prévoyance prévoient des solutions différentes. Là aussi, il convient de bien s’informer au préalable.