Acheter une maison de vacances. Ce dont vous devez tenir compte.
Un domicile de vacances à la montagne ou au Tessin: un vieux rêve que caressent de nombreux Suisses. Le financement d’un appartement ou d’une maison de vacances est soumis à d’autres conditions que pour une résidence principale.
Des conditions plus strictes pour le financement d’une maison de vacances
Imaginez: un confortable chalet niché au cœur des somptueuses montagnes suisses. Ou une villa méditerranéenne avec vue sur le lac bleu profond de Lugano. Vous avez bien l’image en tête? Très bien. Et maintenant, imaginez que cette maison vous appartient. Que vous décidez spontanément d’y passer des week-ends et des vacances bien méritées. Que vous êtes en vacances chez vous.
C’est un rêve que les Suisses sont nombreux à chérir. Pour que ce rêve de résidence de vacances devienne réalité, vous avez besoin d’une bonne planification et d’une réserve financière saine. Car, lors de l’achat d’une maison ou d’un appartement de vacances, les règles de financement qui s’appliquent sont plus strictes que pour une résidence principale.
Des hypothèques moins élevées pour les appartements de vacances en Suisse
Contrairement à ce qui est le cas pour une résidence principale, les banques contribuent moins au financement des logements de vacances. Alors que les hypothèques pour une résidence principale peuvent aller jusqu’à 80%, elles n’atteignent que 50 à 70% pour les appartements et les maisons de vacances. Comprise dans une fourchette allant de 30 à 50%, la part des fonds propres est donc nettement plus élevée. Vous devez débourser vous-même jusqu’à la moitié du prix d’achat.
La raison pour laquelle les exigences sont plus strictes en matière de nantissement réside dans le risque de défaut de paiement plus élevé auquel la banque est exposée. De fait, en cas de manque d’argent, la maison de vacances est le premier bien à être revendu, et ce, souvent en dessous de sa valeur d’acquisition. Les banques tiennent par ailleurs compte de l’ensemble de la charge hypothécaire. Si vous financez déjà un logement en propriété au moyen d’une hypothèque, la charge du logement de vacances est alors imputée à la charge existante. Au total, les coûts de toutes les hypothèques ne doivent pas dépasser un tiers du revenu familial.
Pas de fonds de prévoyance pour le financement d’une maison de vacances
D’autres réglementations rendent plus difficile le financement d’un logement de vacances. Lors de l’achat, vous devez ainsi être conscient(e) du fait que le recours à des fonds de prévoyance pour le financement d’un appartement de vacances est interdit par la loi en Suisse. Les fonds épargnés de la caisse de pension ou de la prévoyance individuelle, du pilier 3a, ne sont donc pas disponibles en tant que fonds propres. Ces fonds propres ne doivent être composés que de «fonds propres durs», tels que des fonds provenant de comptes d’épargne ou de dépôts de titres.
Par cette réglementation, la Confédération entend empêcher les acheteurs de risquer des fonds de prévoyance pour un appartement ou une maison de vacances. Car, en cas de coup dur, le luxe présumé d’une résidence de vacances peut être source de difficultés financières. Une possibilité existe toutefois d’augmenter vos fonds propres durs avec des fonds de prévoyance: si vous disposez déjà d’un logement en propriété, vous pouvez augmenter la part de l’hypothèque reposant sur cet immeuble jusqu’à 80%. Vous pouvez ensuite utiliser le capital ainsi libéré pour financer le deuxième bien immobilier.
Des règles différentes en matière d’amortissement et des taux d’intérêt plus élevés pour les maisons de vacances
Pour l’amortissement d’une maison de vacances, les directives applicables sont, elles aussi, plus strictes que pour un logement principal en propriété. L’hypothèque contactée pour un logement de vacances doit ainsi être remboursée dans un délai de 15 ans ou avoir été remboursée à plus de 50% avant l’âge de la retraite. Dans le cas de la résidence permanente, seul le remboursement de la deuxième hypothèque est obligatoire au cours de cette période. La part du nantissement doit être réduite aux deux tiers.
Pour les maisons de vacances, le taux d’intérêt hypothécaire peut aussi être jusqu’à 1% plus élevé que le taux d’intérêt appliqué pour une résidence principale. Ces coûts supplémentaires doivent être pris en compte dans le calcul annuel. La concurrence qui existe dans le secteur hypothécaire suisse est toutefois importante. Avec un peu d’habileté, il est donc possible de négocier un taux d’intérêt à peine plus élevé que ceux qui sont pratiqués pour les logements en propriété permanents.
Malgré certains obstacles financiers, il est possible de se payer un domicile de vacances. Et lorsque, dans un avenir proche, vous serez assis(e) sur la terrasse de votre maison de vacances, vous vous direz sûrement que cela en valait la peine.