La crise énergétique crée des opportunités de placement presque infinies

La transition énergétique à l’origine d’une nouvelle révolution industrielle

Les crises sont des périodes de bouleversements qui s’accompagnent de dangers et d’opportunités. Alors que l'Ukraine est engagée dans une lutte existentielle, l'agression de la Russie et la crise énergétique qui en ont résulté favorisent également des évolutions positives. Voilà plusieurs décennies que la volonté politique d’opérer une transformation rapide de l’approvisionnement en énergie n’a pas été aussi unanime et forte - et ce, dans le monde entier. Aucun pays riche ne veut subir un chantage dans ce domaine. Le conflit a encore renforcé la volonté et la possibilité de devenir moins dépendant sur le plan énergétique.

Pour des importateurs traditionnels d’énergie tels que l’Europe et la Chine, le développement des sources renouvelables, une électrification rapide et l’amélioration de l’efficacité énergétique sont des priorités. Mais les principaux exportateurs mondiaux de pétrole et de gaz veulent eux aussi tirer profit de la situation. Les bénéfices florissants engendrés par l’énergie alimentent une course politico-industrielle au bout de laquelle se profile bien plus que la restructuration d'un secteur.

Accélération de cinq à dix ans de la transition énergétique

Les principaux importateurs d'énergie mondiaux (la Chine et l'UE) ont lancé une offensive énergétique et ont tous deux relevé leur plan de développement des énergies renouvelables d'un tiers. La transition énergétique devrait donc intervenir une dizaine d’années plus tôt. Les États-Unis, premier exportateur mondial d’énergies fossiles, ont élargi leurs plans de développement eux aussi, accélérant également cette transition de plusieurs années. L’AIE a relevé ses prévisions de plus de 25 pour cent concernant leurs capacités de production.

D'ici à 2025, la Chine compte couvrir un tiers de sa production d'électricité avec des sources d'énergies renouvelables, ce qui équivaut à la production d'électricité totale du Japon, troisième économie mondiale. La capacité de production d'énergies renouvelables augmentera à travers le monde de 2400 gigawatts au cours des cinq prochaines années, soit la production d'électricité totale actuelle de la Chine.

Les percées technologiques offrent de nouvelles opportunités d'investissement

Les entreprises se sont engagées avec force dans des investissements visant à préparer le terrain pour l'avenir, notamment dans des secteurs nécessitant des investissements importants comme l'informatique, la numérisation et l'intelligence artificielle. La transition énergétique, alimentée par de nouveaux matériels et logiciels, fait émerger les grandes lignes d'une révolution industrielle.

Le recyclage des batteries et la mobilité électrique font partie des technologies révolutionnaires sélectionnées par la MIT Technology Review. En effet, la transition vers l'électromobilité est nécessaire et promue aussi bien en Occident qu'en Orient. La capacité d'innovation, en matière de nouvelles technologies et de recyclage des batteries par exemple, joue un rôle important à cet égard. La Chine est actuellement leader mondial du marché. Une entreprise établie dans ce pays a récemment été retenue par un constructeur automobile américain pour fournir l'ensemble de l'équipement technologique nécessaire à la construction de la plus grande usine de fabrication et de recyclage de batteries des États-Unis. La nouvelle usine, en cours de construction au Michigan, coûtera 3,5 milliards de dollars et bénéficiera des subventions prévues par l'Inflation Reduction Act (IRA). Le constructeur automobile produira bientôt au moins deux millions de voitures électriques par an.

Cet exemple illustre la participation des États du monde entier, rendant la transition énergétique d'autant plus intéressante du point de vue des investisseurs.

Pourquoi la transition énergétique est si attrayante pour les investisseurs

La transition énergétique mondiale générera des opportunités de placement importantes, voire historiques:

1. L’accélération de la transition énergétique devrait favoriser le profil risque-rendement des investissements correspondants. Cela équivaut à passer rapidement d’une start-up à une société en pleine croissance. Le développement des activités à grande échelle permet de dépasser les seuils de rentabilité, de diversifier les risques technologiques et, souvent, de mieux appréhender les risques stratégiques.
2. La transition énergétique concerne toutes les entreprises: petites, moyennes et grandes. Les sociétés de production comme les prestataires de services doivent améliorer l’efficacité et la sécurité énergétiques. Dans le cas des fournisseurs d’énergie traditionnels, c’est l’avenir de leur modèle commercial qui est en jeu. Les entreprises informatiques vendent du «smartness», de l’intelligence artificielle ou les avantages de la numérisation dans tous les domaines.
3. La transition énergétique va créer de nouveaux géants mondiaux. Dans le même temps, d'autres disparaîtront. La diversification professionnelle sous-tend la persévérance nécessaire pour pouvoir exploiter les possibilités supérieures à la moyenne de cette opportunité historique.
4. La géopolitique est indissociable de la mutation de la politique industrielle. À l’avenir, de nombreuses technologies de la transition énergétique seront développées en parallèle dans des États rivaux. Une diversification des placements à l’échelle internationale sera donc incontournable, prometteuse, mais aussi difficile.
5. Si les entreprises bénéficient de subventions accordées dans le cadre de la politique industrielle de transition énergétique, il n'y a pas de raison que les investisseurs n'en profitent pas. Les économies que les entreprises réalisent en investissant dans la transition énergétique grâce aux aides publiques ont un impact positif sur les dividendes des investisseurs.