Volatilité: quelle est son influence sur le rendement et le risque?
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La faible volatilité est-elle un risque ou une opportunité pour les investisseurs?

Sous l’effet conjugué de la croissance économique soutenue et des taux d’intérêt bas, la volatilité des marchés financiers a plongé à des niveaux historiquement bas. La volatilité a-t-elle été domptée pour de bon ou faut-il s’attendre à son retour progressif? Et quel en sera l’impact sur les rendements des investisseurs?

Hormis quelques turbulences passagères, les marchés financiers ont été extrêmement calmes ces douze derniers mois. Jusqu’à récemment, les places boursières ont suivi une tendance haussière stable, la croissance étant au beau fixe, l’inflation faible et la politique de nombreuses banques centrales accommodante.

Par conséquent, la volatilité a flirté avec des planchers historiques. L’indice de volatilité VIX, indicateur clé de la volatilité des rendements attendus sur le marché des actions américain, a évolué à un niveau très faible (10%) en 2017 et en 2016, tandis que sa moyenne à long terme s’approche de 20% p.a.

Certes, quelques événements majeurs comme le vote en faveur du Brexit et l’élection de Donald Trump l’année dernière, ou encore la récente escalade des échanges entre les États- Unis et la Corée du Nord ont provoqué des sursauts de volatilité, mais celle-ci a rapidement retrouvé un faible niveau.

La volatilité est cyclique

Des événements imprévisibles qui détériorent brutalement la confiance des investisseurs et induisent une hausse des primes de risque et des niveaux de volatilité implicite peuvent toujours survenir. Néanmoins, des facteurs fondamentaux semblent actuellement clouer la volatilité à des planchers: les réserves de liquidités et la capacité des entreprises à absorber les chocs sont des éléments déterminants à long terme sur les marchés financiers.

Or la poursuite probable de l’orientation accommodante des banques centrales et l’amélioration des ratios de liquidités des entreprises sont deux facteurs qui plaident en faveur du maintien des faibles niveaux actuels de volatilité, hormis quelques sursauts passagers. Un éventuel durcissement des conditions monétaires pourrait toutefois induire une hausse progressive et plus durable de la volatilité.

Faible volatilité: le calme avant la tempête?

Reste à savoir si une telle évolution risque d’augmenter la probabilité d’une crise économique ou d’une correction des marchés. Bloomberg a récemment publié un article expliquant que l’absence de volatilité pourrait être interprétée comme le calme avant la tempête. On a déjà constaté par le passé que des périodes de faible volatilité s’intercalaient entre les crises, à l’instar de celle qui a précédé l’effondrement de 2008.

Néanmoins, comme le VIX reflète l’incertitude sur les marchés, il est tout naturel de s’attendre à une hausse des niveaux de volatilité en cas de durcissement radical de la politique monétaire, surtout si les banques centrales omettent d’annoncer ce changement de manière appropriée.

Cependant, une telle évolution à elle seule n’entraîne pas la survenance immédiate d’une crise, à condition que les facteurs à long terme qui jugulent la volatilité (à savoir disponibilité des liquidités, niveau modeste d’endettement des entreprises et capacité de celles-ci à honorer leurs dettes) ne changent pas.

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Indice VIX nettement inférieur à ses moyennes historiques

Dernières données au: 24 août 2017.
Sources: Datastream, Credit Suisse/IDC

Le rendement et le risque augmentent de manière linéaire par rapport à la volatilité

Toute décision de placement revêt des risques et des opportunités. La volatilité permet d’exploiter les uns comme les autres dans une mesure standardisée. Une hausse de la volatilité implique que non seulement les risques mais aussi les opportunités de rendement augmentent, ce qui présente un large éventail d’issues possibles.

De nombreux investisseurs se demandent s’ils doivent couvrir leurs placements ou saisir l’occasion de se positionner. Même si les niveaux de volatilité offrent des opportunités spécifiques dans le cadre de certaines stratégies, les investisseurs à long terme devraient s’assurer en premier lieu qu’ils resteront investis en tout temps. La raison en est simple: un mauvais timing peut réduire considérablement la performance, même sur une longue durée de 14 ans.

Un exemple montre qu’entre 2003 et 2016, les investisseurs auraient enregistré un rendement bien plus faible s’ils n’avaient pas pu profiter des cinq meilleurs jours sur le marché des actions: si un investisseur à long terme avait choisi d’investir totalement dans le STOXX Developed Markets 150 du 31 décembre 2002 au 31 décembre 2016, il aurait obtenu un rendement d’environ 150% en USD sur cette période de 14 ans. Mais s’il n’avait pu profiter des cinq meilleurs jours (p. ex., vente peu de temps avant), son rendement global n’aurait plus été que de 63%.

Opportunités de placement dans un contexte de volatilité

Les niveaux actuels de volatilité inférieurs à la moyenne offrent des opportunités intéressantes aux investisseurs. Ceux qui cherchent à se positionner sur le marché peuvent profiter de la situation de faible volatilité pour participer à la hausse des actions tout en limitant les risques de baisse. Ils peuvent ainsi stabiliser (ou couvrir en partie) le portefeuille pendant les périodes de volatilité sans renoncer à profiter du potentiel haussier.

Pour les investisseurs qui hésitent néanmoins à s’engager «à fond» en bourse, il existe des structures permettant d’entrer de manière progressive et systématique, de profiter des replis pour constituer des positions et faire fructifier le capital placé initialement tandis que les liquidités conservées sont rémunérées à un taux d’intérêt attractif.

Enfin, les hedge funds donnent accès à davantage de segments de marché, de stratégies et d’instruments, offrant au final une possibilité de diversifier la plupart des portefeuilles en raison de leur faible corrélation avec les classes d’actifs traditionnelles.